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DR Congo

Martin Kobler appelle les populations de la Plaine de la Ruzizi à privilégier la paix

Lors d’une brève visite mercredi 16 octobre 2014 à Mutarule, dans le Territoire d’Uvira, au Sud-Kivu, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la RD Congo, Martin Kobler, a appelé les communautés locales en conflit à privilégier la paix et la réconciliation.

Pour cette visite, sa deuxième dans cette localité en l’espace de trois mois, M Kobler était accompagné notamment de l’Ambassadeur du Royaume-Uni auprès des Nations Unies en visite en RDC, du Commandant de la Brigade du Sud-Kivu de la MONUSCO, le Général de Brigade Mohammad Khaleem Asif, et du Chef de Bureau ad intérim de la Mission pour le Sud-Kivu.

La localité de Mutarulé, située dans la Plaine de la Ruzizi, a connu plusieurs épisodes de tensions intercommunautaires, parfois dégénérant en affrontements violents forçant les habitants à fuir leurs villages.

Les derniers affrontements remontent à juin 2014, affrontements survenus à la suite d’un vol de bétail et qui ont fait une trentaine de victimes, essentiellement des femmes et des enfants.

Depuis lors, des efforts de paix ont été entrepris mais sans aucune avancée réelle.

A leur arrivée à Mutarule, le chef de la MONUSCO, Martin Kobler, et l’Ambassadeur britannique Matthew Rycraft, ont déclaré être venus pour écouter les doléances et desiderata des communautés afin de comprendre ce qui empêchait le processus de pacification d’avancer.

Mais aussi pour voir comment la communauté internationale, par le biais de la MONUSCO, pourrait aider à relancer le dialogue entre les deux communautés en vue de ramener la paix.

La délégation onusienne a ainsi rencontré, séparément, les représentants des deux communautés, Barundi et Bafuliuru, lesquelles se sont rejeté la responsabilité de l’échec de toutes les initiatives de paix entreprises depuis les tueries de juin 2014.

Les représentants des Barundi ont accusé les Bafuliuru de rejeter toute initiative de paix et l’agir ainsi sous l’influence de leurs milices Mai-Mai. Ils ont estimé que, pour avoir une paix durable dans la zone, la MONUSCO devrait neutraliser de telles milices au Sud-Kivu et dans la Plaine de la Ruzizi en particulier, comme elle a neutralisé le M23 au Nord-Kivu.

Les Bafuliuru, eux aussi, se sont déclarés prêts pour le dialogue et pour la paix, mais à la condition que les milices Barundi soient désarmées avant tous les autres groupes armés Mai-Mai dont ils accusent les leaders d’être, pour la plupart, issus des rangs des Forces armées congolaises (FARDC). « Tant que les Barundi détiendront les armes et seront protégés par les FARDC, nous nous sentirons toujours en insécurité, malgré la présence de la MONUSCO, » ont-ils estimé.

Martin Kobler et sa délégation ont longuement écouté et échangé aussi bien avec les différentes communautés qu’avec les autorités militaires sur place.

Le chef de la MONUSCO a, pour sa part, promis que la Mission onusienne s’investirait pour faciliter le dialogue et la réconciliation intercommunautaire dans la Ruzizi.

Toutefois, en ce qui concerne le désarmement des milices et autres questions militaires, M. Kobler a souligné que l’initiative revenait au Gouvernement congolais. Et que si celui-ci sollicitait l’appui de la MONUSCO, il l’obtiendrait.

Enfin, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC a appelé les uns et les autres à privilégier la paix et le dialogue. Car «sans la paix, sans la réconciliation, sans le dialogue, le développement est hypothéqué, » a-t-il conclu.

Jean-Tobie Okala/MONUSCO