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DR Congo

2016 : Année en demi-teinte pour l’action humanitaire dans le sud-est de la RD Congo

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En 2016, la situation humanitaire dans les provinces du Haut-Lomami, HautKatanga et Lualaba, dans le sud-est de la République Démocratique du Congo, est restée critique malgré les efforts consentis par les acteurs humanitaires pour répondre aux besoins croissants de dizaines de milliers de personnes. Comme en a témoigné la situation dans le sudouest du Territoire Mitwaba, dans la Province du Haut-Katanga, la protection des personnes est restée le défi majeur, notamment face aux incursions d’hommes/bandes armés.

Près de 25 attaques armées ont été enregistrées dans plusieurs villages du territoire, provoquant ainsi le déplacement de plus de 35 000 personnes. Lors de ces attaques, de nombreux civils ont été tués, des femmes violées, des maisons pillées et des champs incendiés.

Fièvre jaune, rougeole, et choléra

La rougeole a frappé près de 1 400 personnes dans ces trois provinces - une diminution de plus de 10 fois des cas enregistrés en 2015. Pour les experts de la santé, cette baisse est due, entre autres, à une forte mobilisation des acteurs humanitaires financés par des bailleurs. Cependant, on estime que de nombreux enfants sont atteints par la maladie dans certaines zones de santé.

En plus de la rougeole, le choléra est resté une menace de santé majeure au vu de la mauvaise qualité de l’eau et de l’insuffisance des mesures d’hygiène. Cependant, sur les 57 zones de santé que comptent ces 3 provinces, seulement celle de Kilwa a été confirmée en épidémie de choléra. Bien que les autres zones de santé aient enregistré des cas, ces derniers n’ont jamais atteint le seuil épidémique. Kilwa n’avait pas connu d’épidémie depuis 2014. Et comme si ça ne suffisait pas, une épidémie de fièvre jaune a été déclarée dans la zone de santé de Dilolo, dans la Province du Lualaba. Plus de 760 000 personnes ont été vaccinées dans les zones frontalières de l’Angola touché par une grave épidémie en 2016.

Des milliers de ménages ne mangent pas à leur faim

D’après les spécialistes de nutrition, depuis 2013, les enquêtes nutritionnelles ont révélé des taux inquiétants de malnutrition aigüe globale (MAG), dépassant la norme nationale de 10% dans plusieurs zones de santé. Les deux zones de santé du Territoire de Mitwaba (Mitwaba et Mufunga Sampwe) ont présenté respectivement des taux de plus de 19 et 16%. La persistance de l’insécurité à Mitwaba a freiné toute l’activité agricole, y compris la commercialisation des produits. Situation similaire dans les zones de santé de Kambove, Kapolowe, Kilela Balanda, Kilwa et Pweto qui ont enregistré, depuis 2014, de forts taux de MAG compris entre15 et 20%.

Dans le Haut-Lomami, les catastrophes naturelles ont aussi exacerbé les situations nutritionnelle et alimentaire, déjà précaires, des ménages. Entre janvier et mars, de fortes pluies ont inondé la majorité des champs y compris ceux des paysans retournés dans la zone de santé de Malemba et détruit presque toutes les cultures de maïs et de manioc, qui sont des denrées de base dans cette contrée. Environ 100 000 personnes ont été sinistrées dans les territoires de Bukama et Malemba Nkulu.
Dans leur plan de réponse multisectorielle, les acteurs humanitaires ont demandé plus de 4,3 millions de dollars pour faire face aux besoins tout en reconnaissant qu’une partie de la solution résidait avec les acteurs de développement.

N’ayant pas reçu suffisamment de financement, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’ONG Catholic Relief Services (CRS) ont été les seuls à appuyer quelque 10 000 ménages, soit 10% du total des sinistrés, en leur distribuant des vivres et articles ménages essentiels dans les cités de Bukama et de Lwena.

Peu d’argent, peu d’acteurs

Dans ces trois provinces, par manque d’acteurs et de financements, le mécanisme de Réponse Rapide aux Mouvements de Populations (RRMP) est resté l’unique dispositif pour apporter une assistance aux nouveaux déplacés et retournés.

La faible présence de partenaires capables de répondre rapidement à une crise constitue un obstacle majeur dans la réponse humanitaire. Dans plusieurs territoires touchés par la crise, les quelques acteurs présents ont disposé de très peu, voire d’aucun, moyens pour venir en aide aux populations vulnérables. Par manque de financement, sept organisations nationales et internationales ont dû mettre fin à leurs activités humanitaires. Il est donc essentiel d’attirer davantage d’acteurs dans ces trois provinces afin de répondre aux besoins humanitaires multisectoriels.

Que nous réserve 2017 ?

2017 sera très probablement une continuité de l’année 2016. En effet, en plus de devoir faire face à ses nombreux défis existants, il restera confronté aux conséquences des violences intercommunautaires dans la Province du Tanganyika.

Ainsi un des défis sera comment s’attaquer aux besoins inhérents à ces trois provinces tout en gérant les besoins qui naitront du Tanganyika. Avec la diminution des financements humanitaires, cet exercice pourrait mettre à rude épreuve les acteurs humanitaires. Si la situation s’enlise, le sud-est pourrait devenir un théâtre majeur d’opération de la communauté humanitaire.

Pour tout contact :

  1. Yvon Edoumou, Chargé de l’information publique et du plaidoyer OCHA RDC, edoumou@un.org, Tél: +243.81.706.1213

  2. Jolie-Laure Mbalivoto, Assistante humanitaire de Terrains / Assistante à l’information publique, mbalivotoj@un.org, Tel : +243 81 706 12 37

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