Informing humanitarians worldwide 24/7 — a service provided by UN OCHA

CAR

Des dizaines d'enfants victimes présumées d'abus sexuels par des Casques bleus en Centrafrique, selon l'ONU

5 avril 2016 – Lors d'une réunion de l'Assemblée générale de l'ONU, le Chef de cabinet du Secrétaire général de l'Organisation, Edmond Mulet, a réaffirmé mardi la détermination des Nations Unies à mettre fin aux actes d'exploitation sexuelle et aux atteintes sexuelles commis par son personnel dans le cadre des missions de maintien de la paix.

S'exprimant au nom du Secrétaire général, M. Mulet a tout d'abord fait le point sur les allégations qui ont été portées ces dernières semaines, et tout au long de l'année écoulée, à l'encontre d'agents de maintien de la paix des Nations Unies pour des actes d'exploitation sexuelle et à des atteintes sexuelles.

« En juin 2015, nous avons tous été profondément consternés par les accusations selon lesquelles les forces militaires étrangères en République centrafricaine auraient perpétré des actes d'exploitation sexuelle et des atteintes sexuelles contre des enfants », a déclaré M. Mulet, en référence notamment aux accusations visant le personnel de la force militaire française Sangaris, qui opère dans le pays en dehors des forces de l'ONU.

Le Chef de cabinet de Ban Ki-moon a toutefois ajouté que depuis ces révélations, des actes du même type ont malheureusement continué d'être signalés en République centrafricaine et dans d'autres pays, visant cette fois directement le personnel onusien.

S'agissant des allégations les plus récentes, M. Mulet a indiqué que, le 24 mars 2016, le Secrétariat de l'ONU et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) ont reçu des informations du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) selon lesquelles des soldats de l'Organisation et d'autres personnels non onusiens se seraient rendus coupables d'actes d'exploitation sexuelle et d'atteintes sexuelles entre 2013 et 2015, dans la préfecture de Kemo.

« Nous avons immédiatement pris des mesures pour offrir aux victimes, malgré le temps écoulé depuis les faits, la protection et l'assistance dont elles avaient besoin », a déclaré M. Mulet, ajoutant que plus de 100 personnes auraient porté ces accusations.

« Les enfants représentent malheureusement l'écrasante majorité des victimes », a déclaré le Chef de cabinet de M. Ban, tout en précisant qu'à ce stade, ces informations n'ont pas encore été confirmées.

M. Mulet a appelé à enquêter rapidement et avec professionnalisme pour faire la lumière sur ces allégations.

« Les États Membres ont été informés que si ces allégations était confirmées par des éléments crédibles, elles seraient révélatrices, vu leur nombre, du caractère généralisé ou systématique des actes d'exploitation sexuelle et des atteintes sexuelles perpétrés », a-t-il ajouté, précisant que, conformément à la résolution 2272 (2016) du Conseil de sécurité de l'ONU, le Secrétaire général serait alors amené à décider de rapatrier les unités en question.

Le Chef de cabinet a par ailleurs mentionné des allégations récentes concernant le personnel de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).

« Je suis au regret de vous informer que la MONUSCO nous a également signalé 11 cas présumés d'exploitation sexuelle et d'atteintes sexuelles, qui ont tous donné lieu à des actions en reconnaissance de paternité », a-t-il précisé, indiquant que le pays dont le contingent est concerné a été officiellement informé de ces allégations et prié de faire immédiatement le nécessaire pour conduire une enquête.

M. Mulet a ensuite rappelé les différentes mesures récemment prises par l'ONU, et notamment le Secrétaire général, pour lutter contre ce « fléau » qui décrédibilise l'action de l'Organisation.

« L'essentiel de nos efforts consiste à tenter de prévenir de tels abus, répondre rapidement et efficacement aux allégations qui font surface, protéger et soutenir les victimes et exiger l'impunité zéro pour les auteurs », a déclaré le Chef de cabinet du Secrétaire général.