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Burundi

Stratégie du groupe de travail sur l’éducation en situations d’urgence du Burundi 2017-2019

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Introduction

Le Burundi, déjà dans un contexte fragile suite aux nombreuses situations d’urgence (guerre civile, troubles politiques, flux des réfugiées, catastrophes naturelles) dans les décennies précédentes, fait encore face à une crise sociopolitique. Depuis 2015, des millions de burundais, sur l’ensemble du pays, sont exposés aux menaces physiques et psychologiques quel que soit leur âge, genre, ou groupe ethnique. La plupart des problèmes en éducation en situations d’urgence (ESU) relèvent de l’accès et de l’environnement d’apprentissage, principalement la question de la protection et du bien-être des élèves, des enseignants et d’autres personnels éducatifs.

Aussi, la situation sécuritaire volatile actuelle limite-t-elle l’accès en toute sécurité aux services sociaux de base y compris l’éducation. En illustrant le profil complexe de cette crise, des centaines de salles de classes sont endommagées ou détruites par les inondations et tempêtes annuelles. L’accès aux écoles est réduit à cause des barrières physiques (ex. checkpoints, manifestations violentes) ainsi que les contraintes psychologiques telles que la peur. On estime à plus de 110.000 le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) (OCHA octobre 2016). Du fait de la nature répressive de cette crise, et la persécution des civils, beaucoup de personnes déplacées, PDI et réfugiés (dont plus de 308.000 dans les pays limitrophes à l’heure actuelle), ne s’enregistrent pas. En bref, à cause de la crise, des milliers de familles cachées n’envoient pas leurs enfants à l’école.

La qualité des offres éducatives continue de diminuer pour plusieurs raisons. L’absence des enseignants dans les écoles à cause de la crise, le manque de matériels scolaires et didactiques, conjugué avec le changement de comportement chez les élèves suites aux chocs psychologiques, privent les enfants burundais d’une éducation protectrice et de qualité. De manière générale, suite aux sanctions des pays donateurs pour des raisons politiques, une crise économique frappe le secteur de l’éducation. Les investissements ont été coupés de plus de 600%. Ceci combiné avec une augmentation des prix de transports et un manque d’alimentation scolaire, pèsent sur les familles (avec en moyenne six enfants) qui vivent déjà dans une extrême pauvreté.

Ce document qui est basé sur le rapport de la revue de données secondaires et des expériences des partenaires du secteur de l’éducation, a pour but d’offrir un cadre stratégique et collectif à toutes les parties prenantes de l’ESU, pour un engagement collaboratif afin de favoriser la cohérence de la réponse humanitaire.