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Burundi – Belgique don belge de 22 millions d’euros au Paiosa III

BUJUMBURA, 10 avr 2 015 :Une convention spécifique de financement relative à la 3ème phase du Programme d’appui institutionnel et opérationnel au secteur agricole (PAIOSA III) pour un montant de 22 millions d’euros a été signée jeudi soir à Bujumbura, entre l’ambassadeur de Belgique au Burundi, M. Marc Gedopt et le ministre burundais des Relations extérieures et de la Coopération internationale, M. Laurent Kavakure, en présence de son homologue de l’Agriculture et de l’Elevage, Mme Odette Kayitesi. "Le PAIOSA I a démarré en décembre 2010 avec un montant de 13 millions d’euros accordés par la Coopération technique belge (CTB) avec une attention particulière au renforcement institutionnel du ministère burundais en charge de l’Agriculture et de l’Elevage, suivi en 2011 du PAIOSA II avec un montant de 23 millions d’euros destinés au renforcement de la recherche agronomique et à des actions d’appui au développement agricole dans les régions du Moso (est), du Bugesera (nord-ouest) et de l’Imbo (ouest)", a fait remarquer le ministre Kavakure dans son allocution de circonstance.

La ministre burundaise de l’Agriculture et de l’Elevage, Mme Odette Kayitesi a quant à elle précisé que l’enveloppe de 22 millions d’euros destinés à financer le PAIOSA III entre dans les directives de l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la productivité agricole au Burundi. Cette nouvelle intervention, a-t-elle ajouté, va profiter aux petits producteurs vivant de l’agriculture familiale à travers la poursuite des différents programmes mis en œuvre par le PAIOSA. "Dans cette vision, nous avons déjà aménagé un grand barrage d’irrigation d’une superficie de 4.000 hectares en province Cibitoke (nord-ouest). Maintenant, les travaux continuent avec les canaux secondaires et tertiaires pour que la population de cette localité puisse faire de l’agriculture irriguée pour promouvoir la riziculture. L’irrigation est une des grandes préoccupations du Burundi en tant que pays qui souffre des effets pervers des changements climatiques", a-t-elle révélé.

La ministre Kayitesi a en outre estimé que le Burundi regorge d’importantes ressources en eau pour l’irrigation. A ses yeux, une fois exécuté, ce programme d’irrigation profitera, en plus de la région naturelle de l’Imbo (frontalière avec l’est de la RD Congo), aux pays riverains. Elle a indiqué que le PAIOSA III, prévu sur 60 mois, contribuera aussi à améliorer les prestations du secteur agro-alimentaire et à alléger le taux de malnutrition, estimé aujourd’hui à 58% au Burundi. Elle devait préciser qu’à ce jour, la contribution totale consentie par le partenaire belge, pour les trois phases du PAIOSA, s’élève à 58 millions d’euros. "Certes, l’appui belge au secteur agricole burundais apporte un léger mieux, mais reste insuffisant pour couvrir l’immensité des besoins dans un pays où plus de 90% de la population vit de l’agriculture et où le secteur agricole contribue à plus de 40% du PIB (Produit intérieur brut). C’est pourquoi le Burundi a besoin d’énormément de fonds pour les infrastructures agricoles et pour la transformation post-récolte", a-t-elle commenté.

Elle s’est dite également optimiste quant à la possibilité d’obtention des financements supplémentaires auprès des autres partenaires au développement du Burundi pour appuyer le secteur agricole burundais, à la faveur de la révision en cours du Plan national d’investissement agricole (PNIA). "Nous sommes en train de revoir également notre SAN (Stratégie agricole nationale) avant de passer à la mobilisation des fonds", a-t-elle ajouté.

Pour sa part, l’ambassadeur de Belgique au Burundi, M. Marc Gedopt a indiqué que la contribution totale belge au PNIA est estimée à 15% des fonds mobilisés à ce jour. "Ce chiffre démontre à quel point la Belgique s’engage, depuis des années au Burundi, en vue d’atteindre des résultats concrets sur les conditions de vie des ménages ruraux, contribuant ainsi à une croissance socio-économique, inclusive et durable", a dit M. Gedopt. Les états généraux de l’Agriculture et de l’Elevage organisés à Bujumbura en juin 2014 ainsi que le Forum national paysan tenus quelques mois après, avaient fait ressortir que les défis dans le secteur agricole burundais restent nombreux, rappelle-t-on. Parmi les recommandations formulées par ces assises, il avait été retenu que "seule une approche cohérente entre politiques agricoles et non agricoles (aménagement du territoire, finance, commerce, intégration régionale, santé de la reproduction) pourra apporter une solution durable aux défis auxquels le secteur agricole burundais doit faire face".

Signalons qu’à l’heure actuelle, le secteur agricole burundais est encadré par une SAN et un PNIA fixant les priorités du gouvernement burundais jusqu’à l’horizon 2017.

Source : Agence Burundaise de Presse