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Bulletin quotidien d'information No. 979 pour la région des Grands Lacs

NATIONS UNIES
Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires - IRIN
Pour l'Afrique Centrale et de l'Est
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RDC : Inquiétude sur de possibles liens avec les rebelles de la RC

Des sources diplomatiques se sont déclarées préoccupées par les informations faisant état d'un lien possible entre les troupes de RDC et les rebelles fidèles à l'ancien premier ministre de la République du Congo qui avait été évincé de ses fonctions, Bernard Kolelas. Ce dernier se serait rendu à Kinshasa afin de discuter d'un présumé accord pour attaquer les deux principales villes de la République du Congo - Brazzaville et Pointe-Noire - à partir de bases situées en RDC. Faisant observer le détachement de plus en plus marqué du gouvernement vis à vis du processus de paix, les sources ont indiqué que la possible participation des rebelles de RC était un développement préoccupant dans la région, vraisemblablement destiné à faire pression sur le président de RC, Denis Sassous Nguesso pour qu'il coopère avec la RDC contre les rebelles du Mouvement de libération du Congo (MLC) dans la Province d'Equateur. le gouvernement de RDC a démenti les allégations selon lesquelles il collaborerait avec les rebelles du président Kolelas.

RDC : Situation humanitaire 'critique' en Equateur

Parallèlement, les troupes du gouvernement de RDC continuent d'affronter le MLC de Jean-Pierre Bemba dans la province d'Equateur, au nord-ouest, et la reprise des hostilités dans la région d'Ikela n'est pas à écarter. Les forces de l'armée régulière continuent de menacer Libenge et Gemena, et des combats acharnés ont été signalés dans le secteur de Kabalo le long du fleuve Lulaba, ont indiqué les sources diplomatiques. Des agents humanitaires de la région, tentant de venir en aide à des dizaines de milliers de réfugiés fuyant les combats de RDC, indiquent que les forces gouvernementales semblent essayer d'éloigner la population locale des zones cruciales situées en bordure du fleuve Oubangui, entre la RC et la RDC. Les troupes de RDC, disposant d'artillerie lourde et de canonnières, se déplacent vers le nord en amont du fleuve, apprenait-on de bonne source. La situation humanitaire le long de ce fleuve - une zone vitale pour cette communauté locale - est qualifiée de critique.

RDC : Arrestation du chef de la sécurité de Kabila

Le chef de la sécurité personnelle du président Laurent-Désiré Kabila, Eddy Kapend, a été arrêté et est détenu dans la prison des services spéciaux, a rapporté l'AFP, d'après un article du quotidien de Kinshasa 'Le Phare'. Le bulletin ne donnait pas plus de détails sur l'arrestation de M. Kapend, mais ajoutait qu'un ancien responsable de l'agence de renseignements, Emile Kanangele, - ancien chargé d'affaires de RDC en Belgique - a été démis, il y a deux mois, de ses fonctions d'administrateur général de l'agence des renseignements nationaux, a indiqué l'AFP.

RDC : Aggravation de la situation dans le Sud-Kivu

Aucune accalmie n'a été observée au Sud-Kivu o=F9 la situation est très tendue. D'autres enlèvements et embuscades ont été signalés. Selon des sources humanitaires, les forces de la milice Mayi-Mayi ont lancé une embuscade sur un véhicule circulant sur la route reliant Katagota à Kamanyola il y a 10 jours. Ils ont fait sortir tous les passagers du véhicule et isolé trois Banyamulenge. Deux d'entre-eux ont été abattus, le troisième est parvenu à s'enfuir. Les autres passagers ont été dépouillés de leurs biens. Les sources ont souligné que cet axe routier était devenu très dangereux et des incidents pouvaient se produire à tout moment. Dans un autre incident, une équipe de la FAO qui vaccinait du bétail, a été enlevée dans la région de Fizi, sur la route de Mulenge, par les rebelles des forces burundaises pour la défense de la démocratie (FDD) qui les ont accusés de 'vacciner des vaches appartenant aux Rwandais', ont ajouté ces mêmes sources.

Le nombre de déplacés aux environs du parc national de Kahuzi Biega, près de Bukavu, est en augmentation, ont indiqué à IRIN des sources humanitaires indépendantes opérant dans la région. Pendant la journée, certains d'entre-eux travaillent ou partent à la recherche de nourriture. Le soir, ils cherchent refuge dans les plantations de bananes en bordure de la route menant à Miti, Murhesa et Kafulumaye. Ces sources ont expliqué que ces déplacés fuyaient les attaques perpétrées par la milice de l'Interahamwe, les Mayi-Mayi et les autres groupes armés qui se cachaient dans les bois. Le calme relatif de la journée laisse place à un climat de terreur la nuit, lorsque ces milices se livrent à des pillages incontrôlés, violant les femmes et tuant ceux qui s'interposent. Les pygmées, habitants de la forêt, ne sont pas épargnés par ces exactions. Les organismes de secours leur ont demandé de s'intégrer à la société pour qu'ils puissent bénéficier de distributions alimentaires, car il est impossible de leur venir en aide dans les bois.

RDC : Les rebelles du groupe dissident se rendraient à Bunia

Selon certaines informations, les troupes d'un groupe rebelle dissident, qui a tenté, la semaine dernière, de renverser Ernest Wamba dia Wamba à la tête du Rassemblement congolais pour la démocratie-Mouvement de libération (RCD-ML), basé à Bunia, se rendraient aux troupes ougandaises. 'La cause de ce conflit était la campagne d'intoxication menée par les rebelles ougandais de la NALU [Armée nationale pour la libération de l'Ouganda], non pas les différends à la tête du mouvement comme il était largement perçu,' a indiqué à IRIN le secrétaire de presse de Wamba, Philip Mbirizi. 'Les personnes qui ont causé quelques troubles commencent à se rendre.' L'insécurité, d'origine ethnique, dans le district d'Ituri de Bunia a été imputée aux divisions parmi les dirigeants du RCD-ML, qui opposent Wamba à deux autres hauts responsables, Atenyi Tibasima et Mbusa Nyamwisa. 'L'autorité de Wamba dia Wamba est sérieusement remise en question par Atenyi Tibasima et Mbusa Nyamwisa, qui se sentent soutenus dans cette région, contrairement à Wamba qui vient de très loin au Bas Congo,' a confié un analyste régional à IRIN. 'S'il n'y a pas de compromis, d'autres factions risquent de s'unir, rendant la situation encore plus complexe.' Une source diplomatique de la région a indiqué à IRIN que l'Ouganda n'a pas déployé de troupes pour aider Wamba à vaincre les insurgés. 'Les dirigeants ougandais semblent être déterminés à soutenir Wamba jusqu'au bout, et lui donner un appui militaire,' a fait savoir cette source. La semaine dernière, l'Ouganda a dépêché de hauts responsables à Bunia en vue de régler les querelles à la tête du RCD-ML, apprenait-on dans la presse ougandaise. Parallèlement, Wamba aurait assuré la population que 'le sang ne sera pas versé à Bunia', rapportait la radio rebelle de Bunia.

RDC : Décès du gouverneur du Nord-Kivu

Le gouverneur du Nord-Kivu, Léonard Kanyamuhanga, est mort ce week-end à Bujumbura au Burundi, des suites d'une courte maladie, a annoncé mardi le parti au pouvoir, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma). 'Le décès du gouverneur va sans nul doute affecter notre mouvement qui bénéficiait de sa longue expérience dans les affaires politiques du Nord-Kivu,' a déclaré à IRIN le chef des forces de sécurité du RCD, Bizima Karaha. Kanyamuhanga est devenu gouverneur en 1996 alors qu'il était à la tête du parti d'alors, l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaire (AFDL), et il a été reconduit à ce poste par le RCD en 1998 après la dispersion des rebelles de l'AFDL.

Entre-temps, Félix Kantintima, le frère cadet du gouverneur du Sud-Kivu, Norbert Bashengezi Katintima, a été abattu dimanche par des membres présumés de la milice rwandaise de l'Interahamwe aux abords de Bukavu. Certaines sources pensent que la cible visée était le gouverneur lui-même qui a reçu deux balles dans le dos.

RDC : L'Interahamwe lance des attaques près de Goma

Les milices rwandaises de l'Interahamwe ont lancé des attaques aux abords de la ville de Goma, tuant plusieurs civils. 'La semaine dernière, l'Interahamwe a barré la route à Mugunga et a tendu des embuscades sur des camions transportant des civils, tuant quelques personnes,' a indiqué à IRIN une source humanitaire de la région. 'Ce qui inquiète les gens, c'est le niveau d'impunité avec lequel les milices effectuent ces attaques.' L'AFP a rapporté que trois civils avaient été tués et 10 personnes blessées jeudi dernier lorsque l'Interahamwe leur a tendu une embuscade au sud-ouest de Goma. Les responsables du RCD, qui contrôlent la région, ont indiqué à IRIN qu'au cours du mois dernier, l'Interahamwe avait intensifié ses attaques dans la région de Goma. 'L'insécurité prévaut dans la région mais la situation n'est pas totalement incontrôlée,' a affirmé le chef des forces de sécurité du RCD, Bizima Karaha. Il a ajouté que le président congolais, Laurent-Désiré Kabila 'a ré-entraîné et ré-armé l'Interahamwe pour nous désorganiser'.

OUGANDA : Des milliers de Congolais fuient le Nord-Kivu

Quelque 10 000 Congolais ont fui la guerre déchirant le Nord-Kivu ces trois dernières semaines et arrivent dans le district de Kisoro, au sud-ouest de l'Ouganda, ont confirmé à IRIN des sources officielles. 'Nous en avons enregistré bien plus de 4 000 à Nyamutumbi et plus de 6 000 à Nyabishenya,' selon les propos d'un responsable local, cités mardi dans les colonnes du journal semi-officiel 'New Vision', Jérôme Hategekimana. Ces réfugiés, qui sont pour la plus grande partie hutus, préfèrent rester avec des membres de leur famille et des amis, apprenait IRIN de source indépendante.

'Ils disent que l'Interahamwe leur a demandé d'aller en Ouganda o=F9 la situation est plus calme,' a indiqué cette source. 'Ils [l'Interahamwe] ont comblé le vide existant entre l'Uganda People's Defence Force (UPDF) et l'Armée patriotique rwandaise (APR),' a-t-il fait observer. Il a ajouté que l'Interahamwe se trouvait 'assez près' de la frontière rwandaise. D'après le journal 'New Vision', les combats se sont intensifiés entre l'APR et l'Interahamwe ce week-end à Rutshuru à l'est de la RDC. Les réfugiés, principalement des femmes et des enfants, continuaient d'arriver en Ouganda lundi, lisait-on.

BURUNDI : Visite d'un ministre sud-africain

Le ministre de la défense sud-africain, Patrick Lekota est en visite au Burundi pour évaluer la situation dans le pays et donner un élan au processus de paix, ont indiqué à IRIN des observateurs régionaux. D'après la radio burundaise, il s'est rendu dans des provinces dangereuses telles que Rutana et Ruyigi et a rencontré des responsables locaux ainsi que des commandants militaires. Il a été informé des affrontements actuels opposant l'armée régulière aux forces rebelles, a précisé la radio. Selon les responsables burundais, cités par la station, tant que le problème des attaques rebelles n'était pas traité, il serait difficile d'obtenir la paix dans ce pays.

BURUNDI : l'Armée dément avoir tué des villageois

L'armée burundaise a été accusée par des villageois d'avoir tué, sur une colline située à proximité de la ville de Ruyigi, 53 civils qui refusaient d'aller provisoirement dans un camp de regroupement pendant que les soldats recherchaient des rebelles, a rapporté la BBC. Selon les villageois cités par la radio britannique, ils avaient enterré 53 corps, parmi lesquels 18 femmes et 16 enfants,' 'tous tués par balles'. 'Le gouvernement et l'armée sont venus dans nos villages il y a deux semaines et ont déclaré que tout le monde doit quitter leurs maisons et aller dans les camps de regroupement,' selon les propos d'un villageois cités par la radio. 'Ceux qui ont été tués avaient refusé de partir avec nous.'

Le porte-parole de l'armée burundaise, le colonel Longin Minani, a rejeté ces accusations, les qualifiant de 'ridicules'. Il a confirmé à IRIN mardi qu'il y avait eu des combats dans la région de Ruyigi et que l'armée avait effectivement relevé une cinquantaine de morts lors de ces affrontements. 'Mais s'il vous plait, notez que ce sont les rebelles qui ont pris les civils en otages et qui les ont tués par la suite,' a-t-il dit. 'Toutefois, en affrontant l'armée, certains rebelles ont également été tués.' M. Minani a reconnu que les autorités avaient sommé les habitants de partir des endroits o=F9 l'armée voulait se débarrasser des rebelles. 'Mais c'est un mensonge de dire que nous tuons ceux qui refusent de partir,' a-t-il poursuivi.

RWANDA : Le parti du MDR va élire son nouveau chef

Le parti de l'ancien premier ministre Pierre-Célestin Rwigema, le Mouvement démocratique républicain (MDR), a déclaré qu'il tiendra des élections pour élire son nouveau président, a rapporté l'Agence rwandaise d'information (ARI). Le parti a destitué Rwigema de la présidence lorsqu'il s'est enfui du Rwanda pour chercher asile aux Etats-Unis, accusant les autorités rwandaises de conduire une dictature. Le secrétaire de direction du MDR, Christian Marara, a indiqué à l'ARI que le vice-président du parti, Célestin Kabanda, assurerait la présidence par intérim du parti, jusqu'aux élections prévues dans un mois. Dans un communiqué, le MDR s'est distancié des propos de M. Rwigema à propos du gouvernement rwandais. L'ARI a fait observer qu'il s'agissait du quatrième changement de président du MDR en six ans. Un autre ancien leader, Faustin Twagiramungu, s'est également enfui du pays et se trouve aujourd'hui en Belgique, et son successeur - Bonaventure Ubarijoro - accusé de génocide, est actuellement en prison.

RWANDA : Le FMI accorde des fonds supplémentaires

Le FMI a libéré 12,5 millions de dollars après avoir effectué un premier examen sur les résultats du Rwanda dans le cadre du Mécanisme de croissance et réduction de la pauvreté. D'après un communiqué du FMI, les membres du conseil de direction ont loué les autorités rwandaises pour 'avoir réussi à maintenir une stabilité macroéconomique grâce à une croissance solide et à une inflation faible'. La direction a également salué 'les fortes mesures que les autorités ont prises pour résoudre les difficultés rencontrées en 1999 dans le domaine fiscal, et pour accélérer les réformes structurelles o=F9 les progrès ont été plus lents que prévu'. 'Ceci a permis de conclure le premier examen de la situation rwandaise et de confirmer les efforts positifs du Rwanda dans sa stratégie économique,' a indiqué le communiqué. Il a souligné que le FMI attendait une diminution des dépenses militaires au profit du domaine social, 'à une période o=F9 les efforts en vue de promouvoir la paix dans la région avançaient'.

Nairobi, le 1er août 2000

[FIN]

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