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Bulletin quotidien d'information No. 1208 pour la région des Grands Lacs

NATIONS UNIES
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RDC: Offensive des Mayi-Mayi contre les troupes du FLC à Butembo

Une milice mayi-mayi aurait lancé une attaque dimanche contre des troupes du Front pour la libération du Congo (FLC), prenant d'assaut leurs quartiers généraux à l'aéroport de Rwenda près de Butembo, au nord-est de la RDC, et à la station de radio locale, a indiqué mardi à IRIN un analyste régional. Les affrontements se sont poursuivis dans ces deux endroits, par intermittence, entre 4 heures du matin et 6 heures du soir, heure locale. Une vingtaine d'assaillants mayi-mayi, qui selon des témoins étaient peu armés, ont été tués durant l'attaque, avant que leurs frères d'armes se replient vers leur camp de case dans les environs de la ville. Butembo était semble-t-il "relativement calme" lundi, bien que certains commerçants aient refusé d'ouvrir leurs magasins de peur d'une nouvelle flambée de violences. L'analyste a confié à IRIN "qu'on ne pouvait pas encore dire ce qui avait poussé les Mayi-Mayi à lancer cette attaque, ou quels étaient les acteurs politiques qui allaient profiter de la situation". Aucune victime civile ni aucune destruction de biens n'ont été signalées.

RDC: Le facilitateur du dialogue achève sa visite des Etats membres de la SADC

Le facilitateur du dialogue inter-congolais, l'ancien président botswanais Ketumile Masire, a regagné son quartier général à Gabarone, Botswana, à l'issue d'une visite des cinq Etats membres de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), selon un communiqué de presse publié vendredi par le bureau de M. Masire. Durant sa tournée de cinq jours, M. Masire a rencontré les présidents Joaquim Chissano du Mozambique, Sam Nujoma de la Namibie, Eduardo dos Santos de l'Angola, Thabo Mbeki de l'Afrique du Sud et Robert Mugabe du Zimbabwe. "J'ai informé les chefs d'Etats des progrès accomplis dans le dialogue inter-congolais et je leur ai aussi demandé leur avis sur la future marche à suivre," a fait savoir M. Masire.

M. Masire a également informé les dirigeants de ses projets relatifs à la réunion de comité préliminaire sur le dialogue inter-congolais, qui doit se tenir à Gabarone à partir du 16 juillet. Les questions qui seront abordées au cours de cette réunion concernent la date, le lieu et les règles de procédure pour le dialogue. M. Masire a indiqué que les présidents des pays membres de la SADC étaient favorables à ses projets visant à faire avancer le dialogue, et qu'ils s'étaient engagés à faire de leur mieux pour contribuer à faire progresser le processus de paix en RDC. "Je suis très encouragé par le soutien des cinq chefs d'Etat que nous avons vus," a confié M. Masire. Le facilitateur avait effectué fin mai une visite similaire au Rwanda, en Tanzanie et en Ouganda.

RWANDA: "Le Rwanda mérite notre attention", soutient l'Afrique du Sud

A l'ouverture de la première séance de la commission mixte pour la coopération entre le Rwanda et l'Afrique du Sud, la ministre sud-africaine des affaires étrangères, Nkosazana Dlamini-Zuma, a déclaré que son pays se devait de soutenir les efforts de reconstruction au Rwanda, a rapporté vendredi l'Agence de presse sud-africaine SAPA. "Notre gouvernement a décidé que nous ne pouvions pas, une fois de plus, nous contenter de regarder tandis que le Rwanda tente de venir à bout des conséquences de cette tragédie," a indiqué Mme Dlamini-Zuma, faisant référence au génocide de 1994, qui a causé la mort d'au moins 800 000 Tutsis et Hutus modérés. "Nous devons être très attentifs et travailler en étroite collaboration avec les Rwandais tandis qu'ils essayent de reconstruire leur pays et de réconcilier la nation." La commission mixte consiste "à apporter de la substance à ce que nous appelons le redressement africain. Le Rwanda est un pays qui mérite notre attention," a estimé la ministre.

Le ministre rwandais des affaires étrangères, André Bumaya, a exprimé sa satisfaction face au soutien de l'Afrique du Sud, rappelant que son pays avait, pendant des années, subi des gouvernements néfastes et discriminatoires. "De ce fait, les longues périodes de régimes corrompus et répressifs ont conduit à de massives violations des droits de l'homme qui se sont terminées par le génocide de 1994," a expliqué M. Bumaya. Le gouvernement actuel a hérité d'une société traumatisée et appauvrie. "Afin de relever ces défis, le gouvernement rwandais s'est lancé dans un programme ambitieux de reconstruction et de réconciliation nationales," a ajouté le ministre. La coopération entre l'Afrique du Sud et le Rwanda contribuera à atteindre cet objectif, et la commission mixte est l'expression des relations positives entre les deux pays. "Je suis certain que les conclusions des délibérations durant cette session répondront à nos attentes," a affirmé M. Bumaya.

RWANDA: Des soldats ougandais désertent et demandent l'asile politique

Quelque 50 soldats de l'armée ougandaise (Uganda's People's Defence Force - UPDF) ont fui vers le Rwanda voisin à la recherche de l'asile politique, ont rapporté mardi des agences d'information. Le porte-parole du gouvernement rwandais, Joseph Bideri, a indiqué dimanche à Reuters que les soldats "accusent le gouvernement ougandais de persécution politique, de corruption et de torture". En réponse à un communiqué de l'UPDF demandant que le Rwanda livre les officiers militaires dissidents au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), en vertu du droit international, M. Bideri a déclaré lundi au journal ougandais indépendant 'The Monitor' que "l'Ouganda détient des officiers de l'armée rwandaise qui n'ont pas été remis au HCR. Ils n'ont donc pas de leçon à donner." Cependant, le lieutenant colonel Noble Mayombo, chef des services de renseignements de l'armée ougandaise, a assuré au même journal que tous les Rwandais dissidents retenus en Ouganda étaient sous la protection du HCR. Le porte-parole de l'UPDF, le lieutenant colonel Phineas Katirima, a démenti le fait que les officiers ougandais avaient fui à cause de la torture. M. Mayombo a ajouté qu'il était "ironique que des gens quittent l'Ouganda sous prétexte de torture pour demander l'asile au Rwanda".

Les relations entre Kigali et Kampala se sont détériorées l'an dernier lorsque les armées des deux pays se sont affrontées dans la ville de Kisangani, au nord de la RDC. La situation a empiré cette année lorsque l'Ouganda a qualifié le Rwanda de "nation hostile".

RWANDA: Un projet de loi sur les médias pourrait imposer la peine de mort

Les 70 membres du parlement rwandais débattent actuellement le "Projet de loi sur les médias", qui imposerait une peine d'emprisonnement minimum de 20 ans, voire la peine de mort, pour tout journaliste local reconnu coupable d'avoir utilisé les médias pour inciter au génocide, a rapporté lundi le journal 'The EastAfrican'. La proposition de loi recommande que tout journaliste étranger ayant incité le public à commettre des crimes de génocide soit interdit de séjour au Rwanda. Elle propose également que les journalistes soient obligés de révéler leurs sources. Dr James Vuningoma, président de l'Association rwandaise des journalistes, a confirmé au journal qu'il n'avait jamais été question d'une clause sur la peine de mort lors de concertations précédentes entre les journalistes et le gouvernement.

Bien que le gouvernement rwandais affirme que la proposition de loi est destinée à ouvrir la voie vers l'indépendance des médias, les journalistes la considèrent comme une atteinte à la liberté de la presse, selon le journal 'The EastAfrican'.

La presse rwandaise et d'autres médias sont accusés d'avoir joué un rôle déterminant dans l'incitation à la haine ethnique qui a entraîné le génocide de 1994. Plusieurs journalistes sont actuellement jugés au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), sis à Arusha, Tanzanie, pour avoir incité la population à commettre des crimes de génocide.

Parallèlement, le Rwanda a désigné une commission de réforme juridique chargée d'examiner toutes les lois en vigueur dans le pays. Cette décision fait partie d'une série de préparatifs en vue d'un changement de gouvernement lors des élections prévues pour 2003. La constitution du pays est également en cours de révision.

RWANDA: Le Rwanda adhère au consortium des pays du bassin du Nil

Le gouvernement rwandais a adhéré au Consortium international pour la coopération sur le Nil (CICN), une nouvelle organisation qui regroupe les pays du bassin du Nil et qui vise au développement durable au profit de toutes les populations de la région, a rapporté samedi l'Agence rwandaise d'information (ARI). Lors d'une réunion préliminaire avant la première assemblée du CICN prévue entre les 26 et 28 juin à Genève, le ministre rwandais de l'énergie, de l'eau et des ressources naturelles, Marcel Bahude, a déclaré que l'objectif principal des Initiatives du Bassin du Nil (IBN) était de développer les ressources en eau du Nil d'une manière durable et équitable afin d'assurer la prospérité, la sécurité et la paix pour toutes les populations du bassin du Nil. "La promotion de l'intégration économique pour éliminer la pauvreté qui règne dans la région et .... d'actions conjointes entre les pays concernés pour le bénéfice de tous, tels sont les objectifs des IBN," a affirmé M. Bahude, cité par l'ARI.

L'ARI a aussi fait savoir que le représentant de la Banque mondiale pour le Rwanda, Edward Brown, avait souligné la nécessité de prendre en compte les effets des projets sur l'environnement. M. Brown a assuré le CICN qu'il pouvait compter sur le financement de la Banque mondiale. "Vous pouvez toujours compter sur notre soutien pour relever ces défis," a ajouté M. Brown, dans des propos cités par l'ARI.

Les autres pays membres du CICN sont le Burundi, la République démocratique du Congo, l'Egypte, l'Erythrée, l'Ethiopie, le Kenya, le Soudan, la Tanzanie et l'Ouganda.

RWANDA: Une production agricole "généralement meilleure"

Les conclusions préliminaires d'une équipe d'évaluation conjointe qui a visité plusieurs régions du Rwanda durant sa saison B de 2001 ont révélé que la production agricole était généralement meilleure qu'à la même saison l'an passé. L'an dernier, les pluies avaient cessé prématurément à la mi-mai et les cultures n'avaient rien donné. Un bulletin publié la semaine dernière par l'organisme Famine Early Warning System (FEWS) de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) a indiqué que les pluies avaient été "modérées et équitablement réparties" en mai. Cela a permis au sorgho - la principale culture saisonnière - de mûrir, et aux patates douces, au manioc et aux bananes de poursuivre leur croissance. Cependant, les fortes précipitations de la fin avril et début mai ont fait que les haricots en train de mûrir ont pourri dans les champs, surtout dans les régions de haute altitude, a relevé FEWS. Selon le bulletin, la sécurité alimentaire s'est nettement améliorée dans les zones o=F9 la situation avait été la plus inquiétante au cours des 12 derniers mois. "En fait, les provinces qui avaient été les plus touchées par la sécheresse de l'an dernier - les provinces de Kigali Rurale, Kibungo et Umatara - semblent avoir les meilleurs rendements de haricots, sorgho, patates douces et manioc cette saison," a noté FEWS. L'organisme a ajouté que ce résultat "inattendu mais bienvenu" était dû à la position de ces provinces qui se situent dans les zones de basse et moyenne altitude, o=F9 les cultures ont été moins endommagées par les pluies surabondantes que dans les provinces à plus haute altitude.

Suite à la sécheresse périodique de l'an dernier, la zone cultivée a été moins importante qu'à la normale dans la région de Bugesera. Pour le deuxième mois consécutif, aucun nouveau cas de fièvre aphteuse n'a été signalé au Rwanda. Les mesures de quarantaine prises pour le bétail seront donc allégées à travers le pays, ce qui rétablira presque complètement les moyens d'existence traditionnels dans les régions de pâturages du nord-est du Rwanda.

FEWS a indiqué que depuis deux semaines, le marché avait réagi aux conditions actuelles et anticipées de l'offre et de la demande des denrées alimentaires de base. "Tous les prix ont baissé sur les 36 marchés contrôlés à l'arrivée des récoltes de la saison B de 2001," a précisé FEWS.

RWANDA: Moins d'enfants sous-alimentés sont admis à Bugesera

Parallèlement, il semblerait que moins d'enfants sous-alimentés aient été admis dans les centres de nutrition de la région de Bugesera, a relevé FEWS dans son dernier bulletin. L'organisation a cependant remarqué que les cas de malnutrition aiguë avaient été plus graves depuis février-mars. FEWS a attribué cette situation paradoxale au fait que les familles qui avaient migré vers d'autres régions en fin d'année dernière pour survivre à la disette, étaient maintenant revenues chez elles, o=F9 elles "n'ont rien à récolter, avec des enfants qui ont très peu à manger". Les plus démunis, qui n'avaient même pas pu migrer, n'ont rien cultivé car ils n'avaient pas de semences, et ils n'ont donc rien à récolter. FEWS a indiqué que grâce aux efforts communs de l'UNICEF et du PAM, l'hôpital de Nyamata avait récemment été en mesure de distribuer des vivres gratuits aux mères d'enfants gravement sous-alimentés, afin qu'elles puissent rester à l'hôpital en attendant que leurs enfants récupèrent.

BURUNDI: Mandela au sommet de l'OUA pour évoquer la crise burundaise

Nelson Mandela, le médiateur du processus de paix pour le Burundi, assistera le mois prochain au sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) à Lusaka, Zambie. Il informera les participants sur les problèmes auxquels est confronté le processus de paix pour le Burundi, a rapporté dimanche l'agence d'information privée burundaise NetPress. M. Mandela, qui avait initialement décliné une invitation à se rendre au sommet, a semble-t-il changé d'avis à l'issue de concertations avec le président burundais, Pierre Buyoya, et des "personnages de gros calibre" du parti d'opposition, le FRODEBU (Front pour la démocratie au Burundi). NetPress a précisé que M. Mandela fera part des progrès accomplis jusqu'à présent pour faire appliquer l'accord de paix d'Arusha, ainsi que des pierres d'achoppement actuelles. Il doit également tenir des discussions pour tenter de trouver une solution durable au conflit. Entre-temps, M. Mandela, qui s'efforce de mettre en place un gouvernement de transition au Burundi d'ici juillet, poursuivra ses concertations avec les leaders politiques burundais afin de résoudre les problèmes en suspens dans le processus de paix.

BURUNDI: Un groupement pro-hutu exige l'intégration dans l'armée

Six groupes appartenant au groupe des sept partis hutus (G7) ont fait parvenir en fin de semaine au médiateur pour la paix au Burundi, Nelson Mandela, une liste de "conditions et de garanties pour la mise en place d'institutions transitoires". "Tant que le G10 [bloc pro-tutsi] s'obstine à rejeter le véritable partage du pouvoir, le G7 est persuadé qu'il n'y aura jamais de paix et que le Burundi continuera de vivre les pires calamités de ce monde," a déclaré le groupe, cité par l'agence d'information NetPress. Le groupe a demandé l'intégration de ses factions armées dans les nouvelles forces de défense sur un "pied d'égalité" avec les forces de police actuelles. Il a également exigé "la levée, au préalable, de toutes les réserves émises par le gouvernement et le G10 à propos de l'accord de paix".

Selon le groupe, la crise du pays pourrait se résumer de la façon suivante: "Un groupe de 15 à 20 officiers militaires de haut rang, qui détiennent le vrai pouvoir au Burundi et qui sont bien connus de la scène politique burundaise, ont proposé leurs propres conditions, qui doivent tout d'abord être acceptées par le groupe des 10 partis tutsis (G10) et son candidat à la présidence de la transition, et approuvées par le médiateur, les chefs d'Etat des sous-régions, les pays donateurs et les Nations Unies qui sont les garants de l'accord".

Nairobi, le 26 juin 2001

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